Cette semaine, j’étais au jardin publique, sur un petit sentier, entrain de fouiller dans mon sac pour trouver un bâton de baume pour les lèvres ( un geste assez anodin donc ), quand subitement, deux hommes sur des deux roues, ont bloqué le passage: l’un se plaça devant moi, l’autre dernier. Le premier m’a demandé ce qui m’arrivait. Cette question était très étrange vu que je ne le connaissais pas et que je cherchais seulement dans mon sac. J’ai tout de suite pensé que ces hommes voulaient m’agresser. J’ai répondu un peu mollement malgré l’angoisse :" Ben rien, je n’ai rien " . L’un d’eux a dit : " C’est la police ". Puis il y a eu un silence. J’attendais qu’ils continuent de parler pour m’expliquer clairement ce qui se passait. Ils ne disaient rien. Ils n’avaient pas d’uniformes, ni de brassards. J’ai donc demandé : "Pourquoi ? Que ce passe-t-il ? " Mais ils ne m’ont pas expliqué ce qu’ils voulaient, ils m’ont dit sèchement : " Rien, c’est la police, et on vous demande ce que vous avez. "
Avouez qu’ils sont étranges pour des policiers.
En 2004 ou en 2005, j’avais eu l’occasion de parler à des policiers, ils étaient en uniforme. Ils avaient salué et avaient expliqué pourquoi ils m’adressaient la parole : une femme avait vu quelques mètres plus loin, que des inconnus m'avaient frappé. J’étais donc entrain de pleurer. Les policiers ce jour là, ne m’avaient pas reproché d’être angoissée, puisque j’avais subi une grande peur, mon comportement leur a paru logique. Donc lorsque le 22 juillet 2009, je suis tombée sur ces deux hommes grossiers, je me suis posée des questions que j’ai évité de leur poser (à cause de la phobie sociale et également parce qu’ils étaient vraiment étranges ).
Ma première question fut :
_ "Est ce que ce sont de véritables policiers puisqu’ils ne ressemblent pas aux agents en uniformes que j’avais rencontré une première fois ? "
L’un d’eux a tout de même fini par sortir une plaque. Devant la plaque, j’avais envie de répondre à l’agent : "Mais monsieur je n’ais jamais vu de plaque d’agent de police, en revanche je connais les uniformes et vous vous n’en avez pas. De plus votre comportement est étrange. "
mais je n’ai rien dit parce que j’ai vu qu’ils étaient complètement dérangés à crier aussi fort, à ne pas clairement expliquer ce qu’ils voulaient et à coincer dans un parc une femme se baladant.
J’ai pensé également lors du silence suivant la phrase "C’est la police " :
_ "Ont -ils été appelés par quelqu’un qui sait que mercredi, j’ais demandé de l’aide ? "
j’ai très vite compris que non, puisque les policiers ne m’expliquaient absolument pas ce qu’ils me voulaient tout en étant agressifs.
Ils me disaient que j’avais l’air de quelqu’un qui n’avait pas la conscience tranquille. Ils me reprochaient donc un comportement qu’eux même cherchaient à provoquer en me terrifiant à crier comme cela et en ne répondant pas aux questions. J’ai déjà été agressée et je sais comment des types étranges s’y prennent. J'ai pensé :
"Un étrange flic est plus dangereux qu'un homme violent. "
L'angoisse était donc très forte.
Ils ont fini par dire "C’est pour un contrôle ". Je suis naïves parce que dans ma tête un contrôle concerne uniquement les véhicules, n’ayant jamais été contrôlée par la police, je ne savais pas ce qu’ils voulaient. Je suis restée interdite.
Il m’ont demandé mon sac et ce que j’y cherchais. J’ai donc du montrer le tube de rouge à lèvres hydratant et le petit miroir que j’avais dans les mains. Puis, alors que le premier cherchait en vain, on ne sait quoi, le second n’arrêtait pas de me dire méchamment : "Moi, si on me demandait un truc, je ne paniquerais pas. Quand je vois quelqu’un étrange, je lui pose des questions ..."
N’empêche qu’il était bizarre et qu’il ne répondait pas à mes questions qui étaient simples : "POURQUOI ? QUE SE PASSE-T-IL ? "
Je me suis posée également les questions suivantes :
_ "Vont-ils me violenter puisqu’ils sont agressifs comme l’ont été d’autres hommes auparavant ? "
_ " Vont-ils me demander quelque chose que je ne pourrai pas accomplir comme donner mon adresse par exemple ? "
Il m’est souvent arrivé d’oublier des choses comme par exemple mon numéro de téléphone, lors d’un entretien quelque il soit, surtout si celui-ci est angoissant. Il y a donc toujours rangé dans mon sac un petit papier où sont inscrits mes coordonnées, ceux de mes parents, une liste de choses à prendre ou à se souvenir lors d’un rendez-vous...
Ils étaient vraiment agressifs et bizarres, ils m’ont rappelé des agressions ayant eu lieu auparavant, j’avais donc très peur. Finalement vers la fin de l’entretien, je n’ai absolument pas su répondre normalement : j’ai commencé à raconter des choses un peu personnelles après qu’ils m’aient demandé si j’attendais des amis ...
Evidemment ils n’ont rien trouvé dans mon sac. Je suis rentrée chez moi en continuant de me poser tout un tas de questions ( j’ai toujours besoin d’une réponse lors d’ une angoisse : l’explication évite l’augmentation de l’anxiété ).
Ici je résume ce qui s’est passé, ils ont réellement insisté. Il n’y avait pas de gens pour témoigner. Après tout, je ne faisais rien de mal donc à par un délit de sale gueule, ils n’avaient aucune raison de me parler ainsi.
Les photos n’ont pas de lien avec cet incident parce qu’en fait je ne sais pas très bien comment construire l’article. J’ai pris des photos au fur et à mesure que les jours passaient sans prévoir réellement comment elles seraient publiées.
Je vous avoue que même si mes parents ont essayé d’être gentils après cela et que j’ai essayé de mon coté de sourire, je suis assez troublée.
Cet article n’aurait pas du exister. En fait je comptais reprendre le blog vers la mi-août mais là j’avais besoin de raconter cette histoire. Merci d’avoir lu le texte jusqu’au bout. Il était prévu de poster un article joyeux, représentant le bonheur de passer l’été prés de l’eau mais tout est gâché. Ils m’ont sacrément bien ramené à la triste réalité.
Grâce à la naïveté, je ne désespère pas d'envoyer un jour un article plus joyeux.
R: La définition de la phobie sociale ( ou anxiété sociale ) publiée sur le site fr.wikipedia.org/wiki/Phobie_sociale, comporte une erreur :
les personnes subissant la phobie ( ou anxiété ) sociale ne sont pas toutes alcooliques ou des droguées hors la loi.
( Google a très mal traduit ce texte, il a donc fallu remplacer le mot " bizarre " par "étrange". Il a fallu également modifier des phrases qui en français semblent maladroites mais qui sont plus faciles à traduire. J’espère que ça suffira. )