Cafardeuse

Cher journal, ce paysage( voir les photos )revient très souvent dans mes rêves. La rue déserte bordée des jolies maisons, les plantes grimpantes et les palmiers dépassants des jardins, la mer tout à coté qui se fait entendre et moi seule qui regarde la tête en l’air. Tout ce qui compose ce lieu est familier mais, lors de mon sommeil, j’y suis constamment perdue. Éveillée, j’y suis bien, c’est calme, nulle âme qui vive, personne pour t’embêter à part peut-être un chat qui, en se roulant parterre, soulève la poussière blanche de sorte qu’elle se dépose, au mieux, sur tes chaussures noires, au pire, dans tes yeux. Il faut avouer que l’ennui peut être très confortable. Étant une femme lente, ennuyeuse, toujours sur la lune, je suis vraiment faite pour cet endroit où le soleil, selon la saison, pèse sur nos épaules ou nous éblouit de sorte que nous avançons d’un pas lent, où tout semble vivre au ralenti entre une mer bleue, un sol dur et blanc, des pins secs poussant étrangement dans la pierre et les palmiers gentiment rangés dans les jardins. Alors pourquoi, dans mes rêves, cet endroit si agréable se métamorphose en un lieu angoissant ? Peut-être est ce du à la culpabilité de se sentir bien ? Je ne possède pas de cerveau, s'il te plaît, expliques moi.